Par le Dr Martine Conte, médecin généraliste à l’Institut Jérôme Lejeune
A partir d’un certain âge, il arrive que la personne porteuse de déficience intellectuelle présente des signes de perte d’autonomie pouvant inquiéter son entourage : tout parait plus difficile pour elle. Si ces signes nécessitent de consulter, il y a de nombreux paramètres à prendre en compte avant de penser à une régression liée à l’âge.
Lors d’une consultation nous prenons le temps de faire le point, car la première cause de régression chez les personnes déficientes intellectuelles est bien souvent une douleur non-identifiée, manifestée par un changement d’attitude, une tristesse, un pseudo désintérêt pour les tâches de la vie courante.
Nous commençons donc par chercher un éventuel dysfonctionnement d’ordre somatique ou psychologique chez notre patient.
Somatique, parce qu’il peut ressentir une douleur quelque part sans parvenir à l’exprimer – c’est souvent le cas des personnes porteuses de déficiences intellectuelles, qui éprouvent des difficultés à identifier l’origine d’une douleur – ou présenter ce qu’on appelle une pathologie associée : un problème digestif, cardiaque, endocrinien…
Mais la cause de cet état peut également être d’ordre psychologique, liée à un événement douloureux par exemple, parfois plusieurs mois auparavant : un décès dans l’entourage, l’envol des frères et sœurs… Afin d’éliminer ces hypothèses, il est important d’avoir recours à un entretien et un examen clinique soigneux.
Enfin, lorsque ces hypothèses n’apportent pas de réponse, un bilan gériatrique peut permettre d’évaluer, à l’aide de tests précis, s’il y a une perte d’autonomie ou une régression liée à l’âge, afin que soit mise en place une prise en charge adaptée.
S’il est préoccupant de voir le comportement de votre proche changer, gardez à l’esprit que vous l’aiderez par votre affection et votre attention à se développer favorablement. Ainsi, trouvez le juste milieu entre la stimulation pour progresser et d’éventuels signes de lassitude. Apprenez à vos enfants à être fiers d’eux-mêmes, avec leur différence. Réjouissez-vous avec eux à chaque réussite, et impliquez les dans les évènements familiaux : ils ont besoin de comprendre pour avancer, et à l’inverse, des non-dits peuvent les blesser. Enfin, donnez-leur un travail qui ait du sens, et permettez qu’ils soient entourés d’amis comme eux. C’est comme cela qu’ils apprendront à s’aimer et à s’accepter !
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